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Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette

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Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette Empty Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette

Message par cguignol Dim 14 Mar 2010 - 12:37

Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette Titre640
Prologue

En ces temps ancestraux, l’homme était bien faible face à la nature. Celle-ci, hostile, lui demandait de se battre quotidiennement pour survivre. Les plus grands dangers de cette terre étaient représentés par les monstres, ces terribles créatures surpuissantes, défiant l’imagination des plus fous.

Ces terribles créatures pouvaient aller jusqu’à maîtriser les éléments pour asseoir leur emprise sur leur territoire, semant la mort et la désolation parmi les humains, impuissants. Au fil des âges, les hommes apprirent à survivre, à s’organiser et se rassembler pour faire valoir leur droit à la vie. En prenant place dans l’écosystème naturel, il construisaient petit à petit leur civilisation. Les chasseurs, respectés de tous, étaient le ciment de la société : ils l’aidaient à se défendre face aux monstres, et subvenaient aux besoins des villages.

C’est l’histoire de l’un de ces que je m’en vais vous narrer. L’histoire fabuleuse de cette homme est tellement marquante qu’elle mérite d’être conservée dans les Grimoires du Temps. Elle se doit d’être connue, racontée, diffusée, pour faire comprendre à chacun que… heuu… à cœur vaillant… ah ouais mais non… heuu, que le courage et la vertu… non plus enfin, bref.

Voici les fabuleuses, les incroyables, les extraordinaires aventures d’un chasseur pas tout à fait comme les autres. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à les lire que j’en ai eu à les rédiger.
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Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette Empty Re: Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette

Message par cguignol Dim 14 Mar 2010 - 12:39

Chapitre 1 : Hurlements ! Puissance ! Le prix de la victoire !

Une plage de sable fin. Une falaise. Les embruns de la mer qui humidifient l’atmosphère au rythme du vent. Le soleil qui diffuse une douce chaleur sur la peau. Un coin de paradis.
Les trois chasseurs se tiennent sur la plage, face à une créature ailée d’une taille gigantesque. Un des membres de l’équipe a déjà perdu l’un des siens : son bras gît sur le sable empourpré. Mourir l’arme à la main, certes, il n’empêche que pour l’instant le marteau et la paluche se trouvent à une bonne distance du chasseur, c’est bien ballot. Celui-ci, haletant, se tient l’épaule, un genou à terre.

Ses compagnons ne semblent pas en bonne forme : protégée par son large bouclier et s’agrippant à sa lance, la chasseresse est épuisée sous les assauts de la femelle Rathian, l’animal ne lui laissant que peu de répit ; quant au troisième larron, un coup de griffe de la vouivre a arraché le plastron en cuir de son équipement et une bonne partie de la peau du torse. Le soin du corps au village, basé sur l’utilisation de pierres brûlantes, n’était pas si douloureux finalement.

La situation semble désespérée, quand soudain quelque chose attire l’attention de la femelle Rathian : une ombre se profile en haut de la falaise qui surplombe la plage. Un fier guerrier, vêtu d’une armure noire, se tient sur le promontoire rocheux. On devine son regard déterminé sous son heaume, et son allure ne laisse pas douter de son courage ; il s’élance sur la pente rocheuse, dévalant à toute vitesse l’à-pic vertigineux. Faisant fi de la gravité et de l’instabilité des rochers sur lesquels il s’appuie, le guerrier noir fait preuve d’une agilité impressionnante malgré le poids de l’équipement qu’il porte. Il est à présent face à la Rathian. Le souffle méphitique de la créature emplit les poumons du guerrier, qui d’un geste invite la chasseresse de reculer. Celle-ci s’exécute, reculant de quelques pas sans vigilance baisser.

La créature, peu intimidée par les acrobaties de cette boîte de métal noire, crispe ses mâchoires, recule violemment la tête dans une inspiration tonitruante : il y a de la flambée dans l’air. La bête projette un énorme geyser de feu en direction du guerrier. Flegmatique, celui-ci esquive habilement la charge pyrotechnique tout en réduisant la distance avec SA proie. Une main sur la poignée de son gigantesque sabre, le guerrier s’élance en zigzaguant vers la bête qui tente de le carboniser. La vitesse du chasseur est telle que l’animal n’a pas vu le coup venir : sortant son Sabre Gigantesque de son dos, il abat violemment sa lame sur une patte de la Rathian ; il pivote ensuite sur sa jambe arrière et plante directement la pointe dans le torse écailleux de l’animal qui rugit de douleur. La bête tente de saisir l’infortuné dans ses mâchoires pour le broyer amicalement. C’est sans compter les réflexes du guerrier qui, dans un mouvement puissant, tranche sans faiblir la mâchoire inférieure de la bête, mettant immédiatement fin à la vie de celle-ci dans une superbe gerbe de sang.

Enfin, ça c’est ce qui aurait du se passer si Gilles était un fier et habile guerrier. Mais nous en sommes hélas loin.

Gilles avait obtenu une mission au village du coin qui lui assurait, moyennant quelques menus travaux, le gîte et le couvert pour le repas du soir. Après avoir cueilli des herbes et nettoyé la porcherie, il devait chasser quelques insectes géants dans les collines derrière le village ; seulement comme Gilles avait un sens de l’orientation aléatoire, il se retrouva à errer en haut des Grandes Falaises, muni de sa rapière et de son bouclier en liège (outils indispensables, convenez-en, pour chasser des insectes géants). Croyant entendre du bruit, il s’approcha du bord de la falaise et tomba sur la scène suivante : 3 individus richement accoutrés étaient en train d’en découdre avec une espèce de gros oiseau, sans doute un dragon. L’un d’entre eux semblait agenouillé comme quand on demande en mariage, tandis qu’un autre faisait la sieste sur le dos, ou quelque chose dans le genre. Le troisième, faisait face à la bête, sans doute un concours entre les trois gusses.

C’était l’occasion de participer, gagner peut-être une récompense et montrer à ces inconnus qui était « bras d’airain ». Avec un peu de chance, il y aurait une fille dans le lot. Mais avant, il fallait descendre de là. Et comme disait papa, le chemin le plus court entre deux points, c’est une droite. Gilles décida donc de descendre la falaise. L’excitation faisait hélas perdre son calme à notre ami, qui souffrait d’un mal terrible. Il se mit à invectiver malgré lui l’animal en des propos que je ne saurais répéter ici, tout en descendant tant bien que mal le précipice. Il est évident que descendre d’une telle hauteur, engoncé dans une armure de 60 livres quelque peu rouillée, n’est pas à la portée de n’importe qui, encore moins de Gilles. Qui plus est, quand on a vécu toute sa vie dans la morne plaine, il est évident que ce genre d’activité doit s’appréhender avec plus de préparation et moins de précipitations. Gilles avait parcouru 3 bons mètres en 5 minutes, qu’il en fit 40 en 3 secondes, rapport à une pierre malicieuse qui avait décidé de foutre le camp lorsque notre chevalier posa son pied dessus.

La Rathian, interpellée par ce raffut, observait depuis un moment le manège de cette étrange créature rondouillarde et métallique ; habituée à croquer des chasseurs un peu trop peu ambitieux et pas assez expérimentés, elle se prépara à engloutir notre maladroit aventurier lorsqu’il se mit à dévaler la pente.
« Houla ! Houla ! » fit Gilles à mesure qu’il prenait de la vitesse, tandis que son armure raclait violemment les rochers acérés. Rebondissant sur la tête puis sur les fesses, il atterrit sur un surplomb juste au-dessus du dragon, tandis que des pierres volaient dans tous les sens. Jubilant de son efficacité dans la descente de cette falaise, le chasseur se mit à improviser une danse folklorique du haut son promontoire, faisant penser à un cochon marchant sur des braises. La Rathian, d’abord aveuglée par la nuée de pierres et de poussière, se tenait maintenant juste en dessous de Gilles, qui cessa de danser pour empoigner sa lame et son écu. « Hahaaaa !!! A nous deux, infâaaaaaaaame !!!!! » hurla Gilles tout en prenant son élan pour bondir sur la créature, qui voyait le petit homme se précipiter dans sa gueule avide de chairs et de sang.

C’est au moment de l’impulsion du preux chevalier que le promontoire, affaibli par les gesticulations de Gilles, s’effondra sur la tête du dragon. Les fesses du chasseur ne tardèrent pas non plus, ce qui sonna d’autant plus la créature. Titubant, elle eu un mouvement de recul quand, projetée en l’air, l’épée de notre guerrier retomba directement dans l’iris tendre et délicat de la bestiole. Rugissant de douleur, la bête pris son envol, soulevant le sable et aveuglant les 4 chasseurs qui se trouvaient là.

Une plage de sable fin. Une falaise. Les embruns de la mer qui humidifient l’atmosphère au rythme du vent. Le soleil qui diffuse une douce chaleur sur la peau. Un coin de paradis.
Les trois chasseurs se tiennent sur la plage, face à un drôle de guerrier vêtu d’une armure noire et d’un bouclier en liège. La chasseresse pousse un soupir de soulagement, puis ôte son heaume, laissant flotter sa magnifique chevelure. Elle s’approche ensuite de Gilles, assis et silencieux, et lui souffle de sa voix douce et sucrée :
« - merci, valeureux chasseur, vous nous avez sauvé la vie…
- putain de merde, pétasse PETASSE, j’ai perdu mon épée ! CUL BITE POIL !!!! »

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Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette Empty Re: Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette

Message par cguignol Dim 18 Avr 2010 - 9:25

Chapitre 2 : Feu et sang, l’eau ça brûle aussi

Satine était habituée à manier la lance. Face à une agression, elle avait le réflexe de se protéger de son large bouclier et de lancer une contre-attaque perforante. La chasseresse était connue pour sa bravoure au combat, son impulsivité et sa capacité à satisfaire plusieurs partenaires dans l'intimité (par pudeur, nous ne nous étalerons pas sur ce dernier point).
Certains mots touchent la jeunesse sans l'effaroucher, ce qui ne fut pas le cas des postillons vulgaires de Gilles. Le bras de Satine se détendit instantanément, envoyant son poing ganté de fer dans l'oeil droit du chevalier. Celui-ci ressenti une vive douleur, fort heureusement atténuée par la visière de son casque (fermée comme à son habitude), mais suffisante pour lui faire partager la souffrance endurée par la Rathian.

L'espace de quelques secondes, le ciel bleu emplit ses yeux grand ouverts de surprise, et il se sentit flotter dans les airs : son armure ne pesait plus rien et semblait légère comme une saucisse vidée de sa chair ; sa colère s'était elle aussi envolée. Mais la nature est revancharde, et elle n'accepte pas qu'une femme si habile de ses mains puisse contester la suprématie de sa force gravitationnelle. Gilles termina donc sa course la tête enfoncée dans le sable dans un fracas de tous les diables, remplissant allègrement son heaume de particules abrasives. Satine, à quelques mètres de là, le fusillait du regard et s'apprêtait à rosser le grossier personnage quand un râle de souffrance parvint à ses oreilles.

Le guerrier au bras tranché s’était à présent effondré et gisait dans une mare de sang. La chasseresse vit sa colère s’envoler et se précipita pour lui porter secours. « Il n’est pas l’heure de se quereller ! va donc soigner Porticus, je m’occuperait de mon ami! », lança-t-elle à Gilles en désignant le fusilier au torse déchiré. Ce dernier était étendu près des rochers, et semblait sans vie.

Porticus avait suivi une formation de chasseur à distance, car il n’aimait ni la proximité des proies ni leur odeur fortement musquée. Il était particulièrement doué pour pister les monstres ; il faisait partie de cette grande lignée de chasseurs-traceurs. D’un sang noble (qui se répandait abondamment sur le sol), il était plutôt distingué et portait généralement des habits fins et élégants. Mais pour l’instant, il était loin de sa stature d’antan et ne ressemblait plus qu’à un vil chiffon qui aurait servi à nettoyer un hachoir à viande.
Gilles se précipita vers Porticus tout en reprenant ses esprits : l’homme ne dormait donc pas comme il l’avait pensé, mais était bien dans un tel état que ses blessures devait être pansées. Le fusilier était à demi-conscient et des borborygmes incompréhensibles sortaient de sa bouche.
«
- Grrrgl…
- Waw la vache, vous êtes salement amoché dites donc !
s’exclama Gilles. Z’avez du en voir de toutes les couleurs avec cette maudite bête, heureusement que j’étais là, hein ? On dit merci qui ?
- …
- Vous n’êtes guère causant, à croire que les bonnes manières ne vous ont pas été enseignées. Comment ? parlez plus haut j’vous prie, j’entends point.

- … maaal, j’ai maaaaal, fit le pauvre homme en hoquetant. Ça brûuuuule…
- Effectivement,
constata le chevalier, ça a l’air de piquer. Z’avez mal là ? fit-il en appuyant son doigt sur une plaie béante de la victime.
- WAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!, hurla le pauvre homme.
- Roh, ça va, pas la peine de gueuler, j’entends bien. Bon allez, j’ai ce qu’il vous faut. »
Gilles déboucha un petit flacon d’eau et le versa sur la grande plaie du bonhomme. Celui-ci se redressa brutalement dans une crispation de douleur :
«
- WAAAAAAAAAAAAAA putain mais ça fait hyper MAAAAAAAAAAAAL !
- Ah bin ouais, c’est ptet de l’eau salée, j’avais plus d’eau dans ma gourde du coup j’ai pris l’eau de ce grand lac,
rétorqua Gilles en riant de sa bourde. »
L’homme se tortillait sur le sol, indiquant verbalement que le liquide le brûlait vivement. Gilles eut alors une idée : durant l’incendie du Massif de Tourette, il avait été témoin des pratiques des hommes-feu, il décida d’endiguer les douleurs de Porticus à l’aide de quelques poignées de sable, histoire d’éteindre les flammes invisibles qui torturaient le malheureux.
«
- Laissez-moi faire,
fit le chevalier en balançant maladroitement une poignée de sable dans les yeux du malheureux, qui porta immédiatement ses mains au visage.
- Mes yeux, mes magnifiques yeux !!!!
- Attendez, je suis désolé, et puis vous êtes un peu chochotte aussi, laissez-vous faire, que diable !! Vous avez du sable dans les yeux ? Je vais vous rincer ça. »


Avant que le patient ait eu le temps de comprendre quoi que ce soit, Gilles vida le reste de son flacon dans les orbites de Porticus.
«
- ah merde, elle était salée, elle est bien bonne hein ?,
fit Gilles en se bidonnant.
- Mais vous êtes complètement con ma parole !!!, rétorqua le fusilier en se frottant les yeux.
- Non, moi c’est Tourette, chevalier de Tourette. Ou bras d’airain si vous préférez. Bon, passons à cette vilaine plaie, ajouta Gilles, en déversant une généreuse poignée de sable au bon endroit cette fois-ci. »

Hurlements. Gilles pensa qu’il fallait frotter pour que la brûlure se diffuse, ce qu’il fit vigoureusement. Silence, Porticus avait perdu connaissance.
« Ahhh, bin c’est mieux là !!! Ca saigne même plus, et j’ai bien nettoyé tout ça en frottant ! Allez, un coup de flotte par-dessus, un bandage et on n’y verra plus dans quelque temps ».

Gilles se précipita vers le bord de la mer, remplit sa gourde puis alla récupérer quelques algues sur les rochers pour faire un onguent qu’il appliqua sur Porticus. De manière surprenante, il fit preuve d’une grande lucidité dans ces derniers gestes.

Des larmes coulaient en abondance sur les joues de Satine. Bort, valeureux chasseur, était tombé au combat. Il avait perdu trop de sang et malgré tous les efforts de la chasseresse, elle n’avait pu endiguer l’hémorragie. Il fallait cependant lui apporter une sépulture décente, elle décida donc de construire un brancard pour le ramener au village. Voyant que son second compagnon ne pourrait pas se mouvoir, elle invita Gilles à en faire de même pour transporter Porticus. Il fallait faire vite, la zone n’était pas sûre et ils avaient encore à traverser les collines de Kotulac pour arriver au village de Mogubulala. De plus, Porticus avait besoin de soins et pouvait encore être sauvé. Reprenant ses esprits, Satine se mit à la tâche avec vigueur, tandis que Gilles récupérait maladroitement des lianes qui pendaient le long de la falaise. Une heure après, ils prirent la route en traînant silencieusement les deux corps inanimés.

« Et putain d’merde, j’ai perdu mon épée !!! »
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Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette Empty Re: Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette

Message par cguignol Mar 15 Juin 2010 - 11:23

Chapitre 3 : Je mangerai bien du poulet moi... (première partie)

Satine et Gilles marchaient depuis deux bonnes heures. Ils étaient bientôt arrivés au village, qui se dévoilait au loin. Même s’il lui manquait quelques litres de sang et certains de ses organes, Bort restait quand même lourd ; c’est pour cette raison que, galamment, Gilles s’était proposé pour tirer le brancard de celui-ci.
Toutes les 3 minutes, Gilles bougonnait dans son casque, lançant quelques jurons au sujet d’une épée familiale qu’il avait perdu et que maintenant, il était bien embêté pour devenir un grand chasseur et qu’aussi c’était pas juste parce qu’il lui restait un saucisson et que c’est vachement dur à couper avec la tranche du bouclier, tandis qu’avec une épée c’était plus facile. Et gnagnagna. Satine, qui commençait à perdre patience, entama la conversation avec Gilles :
«
- j’imagine que tu viens de loin, et que tu as connu bien des combats pour défaire une Rathian aussi vite…
- Hein, vous rigolez ?
s’exclama Gilles.
- Je préfèrerai que tu me tutoies, rétorqua Satine. C’est comme ça qu’on fait entre chasseurs, hormi Porticus qui est « de la haute ».
- Ah, st’un noble ? Fort bien, j’en conviens. Mais je préfère dire vous, à une gente dame, voyez. C’est plus normal pour un chevalier.
- Un « chevalier » ?
s’étonna Satine.
- Mais oui, un chevalier, je suis LE chevalier du comté de la Tourette. Je suis Gilles de Tourette, chevalier aux bras d’airain. Et vous, vous êtes qui ma ptite dame ?
- … »


Satine semblait abasourdie. Qu’est-ce que c’était que cette histoire de « comté », de « chevalier » ? Jamais elle n’avait entendu parler de ça. Le monde était organisé en villages, séparés par des zones sauvages; il était bien possible que les organisations diffèrent, mais la force principale des villages restait les groupes de chasseurs, mandatés par la Guilde.
«
- excuse-moi, mais je ne comprends pas ce que veut dire « chevalier » ?,
demanda Satine.
- Ah, mais pourtant les chevaliers sont très connus ! Mon père me le disait toujours que les chevaliers, ce sont les guerriers les plus puissants du monde !
- …
- Bon, et bien un chevalier, c’est un guerrier en armure, qui défend la veuve, l’orphelin et qui pourfend les dragons !!! Il chevauche sa monture, face au vent, bravant tous les dangers pour le bien des villageois innocents !!
, s’enflamma Gilles, laissant échapper son brancard et effectuant des moulinets avec les bras.
- Mais où est ta monture ? Chevalier, il te faut bien un cheval ?
- … ... j’en ai pas. Mais c’est pas grave ! Hein ?!!! Sabre de bois !!!
fit Gilles, agrippant les poignées du brancard et se remettant en route à vive allure.
- Mon nom est Satine, je suis une chasseresse d’un niveau moyen, j’ai commencé il y a environ 5 ans, suite à la destruction complète de mon village par un groupe de Dragons, enchaîna Satine, pour couper court à la gêne du courtaud.
- Sacrées bestioles celles-là, quand elle se mettent en groupe, c’est pire qu’une bande de filles de joie quémandant une passe. Oups, excusez-moi, mamzelle !
- Normalement ce genre de dragons ne se déplace pas en groupe…,
poursuivi Satine. Je cherche à savoir pourquoi ces créatures ont agi de la sorte… c’est de plus en plus fréquent parait-il.
- Ah bon ? C’est pas comme ces drôles de cous-nus alors, qui nous suivent depuis une demi-heure, z'ont l'air d'avoir l'habitude de tracer ensemble, fit Gilles en rigolant. J’avais des poules chez mon père, il est arbalétrier mais les éleveurs de la région le payaient avec, du coup on a fait une basse-cour ! Comprenez, c’est sympa mais la bectance à base d’œuf tous les jours, c’est pas trop la fête...
- Des… des Kounus ?
, s’étonna Satine, en scrutant les alentours d’un air inquiet.
- Nan, pas des Kounus, des cous-nus, une race de poules quoi, qu’ont point de plumes. Par contre celle-là ont l’air un peu plus balaise, y’a ptet moyen d’en attraper une pour casser une graine, c’est que j’ai les crocs depuis ce matin, comprenez j’ai pas eu le tems de grailler avant…»

Satine l’interrompit d’un geste. Tout chasseur quelque peu expérimenté sait les rares animaux à se déplacer en meute dans la région et ressemblant de loin à de gros gallinacés, ce sont ces vils petits charognards de… non pas maintenant, ce serait trop difficile à gérer, d’autant que le petit bonhomme, désarmé, ne saurait s’en dépêtrer ; elle-même était exténuée par la traque de la Rathian. Son équipement n’était pas adapté à ce genre de combat où la mobilité prédominait, et le chevalier avait perdu son épée. La situation était critique, d’autant qu’il restait 2 bonnes lieues à parcourir pour arriver à Mogubulala.


Dernière édition par cguignol le Lun 21 Juin 2010 - 9:07, édité 1 fois
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Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette Empty Re: Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette

Message par cguignol Mer 16 Juin 2010 - 11:16

Chapitre 3 : Je mangerai bien du poulet moi... (deuxième partie)

Le sang battait à ses tempes. La chasseresse se concentra sur sa vision, afin de détecter une quelconque créature dans les environs. Soudain, elle les vit : un groupe de 5 Jaggis, postés sur une colline, à une demi-lieue. Nul doute qu’il y en avait d’autres sur un autre versant, et que les infâmes bestioles étaient prêtes à attaquer. Une seule issue était possible, la fuite.
«
- Vite, mettons-nous en marche, des Jaggis nous traquent !
, lança-t-elle à Gilles, tout en accélérant le mouvement.
- Ah, c’est donc ça ces drôles de poulbots ? Z’ont pas l’air bien méchant, m’enfin moi j’y connais rien à ce genre d’animal, répondit Gilles d’un ton calme. En tout cas y’en a partout de ces bestioles, y’en a même à droite.
- Où ça ? s’affola la chasseresse, Je ne vois rien.
- Bouaf, elles puent tellement que je les sens d’ici. Ca pue !! CA PUE§§§§§ CA PUE§§§ CA PUEEE§§§§§§, se mit à hurler compulsivement Gilles.
- Mais arrête bon sang, tu vas les énerver!! s’écria Satine, ne voyant toujours rien. »

Gilles répétait compulsivement cette phrase, accélérant le pas, les épaules crispées de tics nerveux et incontrôlables. Satine se retourna. Une goutte de sueur froide perla dans son cou, elle était tétanisée. Une dizaine de Jaggi venait de débouler sur le flanc droit, et leur fonçait dessus. Gilles hurlait de plus belle, comme possédé, tout en poursuivant sa course, traînant son brancard de manière peu conventionnelle. Heureusement que Broc était mort, sinon il se serait plaint. Satine lâcha son brancard, dégaina sa lance et sorti son bouclier pour protéger Porticus des assauts de ces féroces animaux. Un Jaggi isolé n’est pas très redoutable, mais quand ils sont en meute, il est très difficile de s’en sortir en un seul morceau.

3 Jaggis débordèrent sur la droite de Gilles, qui s’était arrêté. Le premier d’entre eux lui sauta à la gorge. Eclaboussure de sang.
Le Jaggi était à présent suspendu par les airs, observé par les autres créatures ainsi que par Satine, qui restait interdite. Gilles avait attrapé l’animal à la gorge, et le maintenait fermement ; le monstre tentait de se défaire de la prise du chevalier, mais celui-ci ne desserrait pas son étau. Gilles s’était à présent tu ; son silence était glacial. Il s’approcha de la tête du Jaggi qui se débattait et lui susurra : « Tu pues. Tu pues. Tu pues. TU PUES§§§, repris-t-il en criant de plus en plus fort, TU PUES§§§§ TU PUUUUUESS§§§§§§ TUUUUUUUU PUUUUUUES§§§§§ »
Le poing de Gilles s’abattit sur la tête du Jaggi, qui éclata comme une tomate trop mûre. Il se précipita dans la meute en hurlant, et distribua des coups de poing puissants aux autres Jaggi. Les crânes des bestioles volaient en éclat, laissant échapper de la matière molle et colorée.
«
- Ah,
soupira Gilles d’un air soulagé, ça fait du bien. J’aime pas ces animaux qui sentent pas bon, ça fait désordre. Mais c’est fatiguant quand même.
- Tu… tu les as tous tués ?!!!,
s’étonna Satine, d’un air abasourdi.
- Ouais, mais j’suis un peu crevé là, j’irais bien pioncer donc on va s’agiter pour rentrer au bercail, je me sens pas d’éclater la vingtaine qui déboule. »

A mains nues, il était parvenu à exterminer une meute entière… mais qui était ce type ? Satine restait bouche bée devant l’exploit de ce bonhomme rondouillard et maladroit, engoncé dans une armure qui avait trop vécu. Mais l’heure n’était pas à l’émerveillement, Gilles avait éloquemment fait part de la criticité de la situation, et là point de résistance à opposer. Les deux compagnons se mirent à courir, tractant leurs brancards ; hélas, la meute gagnait du terrain, il fallait trouver une solution pour les ralentir.

« Et hop !! Et hop !!!! » lançait joyeusement Gilles, malgré les protestations de Satine. « La vache, c’est que ça bouffe ces petits poulets, et hop !!!! ». Satine poursuivait sa course, les yeux rivés vers le village. Il n’était plus très loin à présent.
« Yahou ma grosse, attrape celui-là ! » criait Gilles, tel un gamin qui jouait au ballon. La meute ralentissait régulièrement, au rythme des projectiles que le chevalier expédiait maladroitement. Même si son idée ne faisait pas l’unanimité, il fallait se rendre à l’évidence, elle allait leur sauver la vie. Et puis Broc était un valeureux chasseur, donc se sacrifier deux fois pour son groupe était tout à son honneur ; du moins c’est ce que prétendait Bras d’Airain quand il se mit à jeter aux monstres des morceaux du musculeux chasseur.

« La vache ? Z’avez vu mamzelle Satine ? la grosse poule a avalé la paluche de votre ami d’un coup ! »
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Message par cguignol Jeu 24 Juin 2010 - 11:25

Chapitre 4 : C'est la fête au village (première partie)

Le guetteur suivait du regard depuis de longues minutes le groupe qui se dirigeait vers la ville, poursuivie par des créatures aussi agiles que voraces. Dès que la troupe atteignit la porte de la ville, il actionna le levier pour ouvrir le passage. La lourde herse d'épieux s'éleva, laissant le passage libre au deux chasseurs, à la respiration haletante. Mowris (c'était le nom du guetteur, pour ceux qui ont du mal à entraver une belle transition littéraire pour laquelle je suis trop inculte pour en sortir le nom) referma la porte, au cas où quelques malicieux Jaggis tenteraient de se faufiler au milieu des humains.

Gilles s'assit au milieu de la petite place du village après avoir jeté son brancard à terre. Mowris blêmit quand il descendit de son perchoir, et pris la même couleur blanchâtre qui envahissait les visages des villageois. Le chevalier, engoncé dans son armure, avait les avants-bras couverts de sang et de chairs molles peu ragoutantes. Son armure usée par le temps et percée par la rouille laissait émaner une forte odeur de transpiration mélangée à un soupçon de crasse chaude. La chasseresse, quand à elle, avait le regard dans le vague et tentait de reprendre ses esprits; la course-poursuite avait été intense.
Quant aux deux brancards, l'un contenait des morceaux de chasseur, l'autre un chasseur entier, mais qui avait perdu des morceaux.
"Sabre de bois! Quelle chaleur, j'en ai la pépie!" s'exclama Gilles, qui plongea sa tête dans la claire fontaine, trouvant l'eau si belle qu'il s'y serait bien baigné. Après une grande rasade de flotte, il secoua son casque (qu'il avait conservé sur la tête) et s'adressa à un vieillard bedonnant qui s'approchait des rescapés : "dites donc, chef, il serait grand temps de mandater vos gens de soin, qu'ils puissent s'occuper de notre ami encore entier.". Voulant détendre l'atmosphère, il ajouta : "vous trompez pas, hein! c'est le brancard tracté par la d'moiselle. Quant à l'autre, y'a pas assez de pièces pour qu'on puisse le réparer, j'en ai semé en route!"
Sans dire un mot, le chef fit signe à Mowris de mandater sans attendre le guérisseur du village et de se hâter, parce que la nuit allait tomber et qu'il allait du mal à voir avec l'obscurité (oui oui, tout ça d'un geste... à votre avis, pourquoi c'est le chef?), puis il invita les deux chasseurs valides à aller se faire un brin de toilette, "parce qu'il devait se sentir las de toutes ces émotions" et surtout, parce que Gilles empestait plus qu'un bouc et que le chef ne tenait pas à vomir une troisième fois.

Le village comptait une auberge. Celle-ci ne proposait qu'un accueil rudimentaire : la salle de bain était un trou d'eau alimenté par une petite rivière au fond du jardin, et les chambres comportaient des paillasses plutôt que des lits. Galant homme, Gilles invita Satine à se débarbouiller, pendant qu'il prendrait une boisson au comptoir. Quelques habitants du village s'étaient regroupés à la taverne et sifflaient quelques boissons, jetant de temps à autres un regard furtif au chevalier, qui ne comptait décidément pas enlever son armure.
Gilles était d'une taille "modérée", d'où sa difficulté pour s'accouder au comptoir : il s'adressa en ces mots à l'aubergiste pour commander sa boisson
"- Holà tavernier, une roteuse, j'ai le gosier en pente. J'dois dire que ces fieffés bestiaux m'ont tant fait crapahuter à travers la campagne que j'en ai la gorge en feu.
- voilà monsieur
, fit le tavernier, en le regardant bizarrement.
- messire, je vous prie. Sans vouloir vous vexer, je suis pas de la noble, mais chui bien de la haute, il est donc de bon ton de tenir compte de mon rang, voyez?
- heu... oui mons... messire, comme il vous plaira"
, répondit en balbutiant le tavernier, un peu étonné de la réaction du chasseur.

Gilles entrouvrit sa visière et bu une impressionnante gorgée de la bière. Claquant la chopine sur le comptoir, il lâcha un rot digne d'une grenouille taureau (l'effet fut encore plus saisissant de par la résonance dans le heaume, c'est con de pas avoir été sur place à ce moment-là).
"- Vache! C'est de la pissouille, votre bière!! Elle est infecte dites donc!!!
- meuuuuuh non, elle est exxxxcellente!!"

Les mots provenaient d'un grand maigre aux cheveux gras, plus cramponné qu'appuyé au comptoir. Visiblement, le bonhomme avait terminé tôt sa journée de travail et avait mis à profit son temps dans l'abus de boissons qui font parler pas clair.
"Sachez, MOOOOOssieur, poursuivit l'individu, ou plutôt MEEEESSIRE, que notre cher Pougnar, le tavergiste, l'aubernier... enfin bref, le gars qui est derrière ce comptoir, qu'il est le seul... je dis bien le seul de la région, à faire une bière aussi savouureuse."
Le grand maigre tanguait plus qu'une coque de noix prise dans une tempête, et parlait tellement fort que Gilles pouvait sentir à deux mètres l'abominable haleine chargé du pilier de comptoir.
"- Savoureuse??! vous avez dit savoureuse?!! Non mais j'comprends bien qu'on est au milieu du terroir et que les papilles gustatives ont été limées à force de bouffer d'la terre et des pissenlits, mais faut quand même être honnête! Le goût est infâme, enfin imaginez, c'est exactement comme si on buvait de la flotte extraite de bouse pressée...
- Monsieur je ne vous permet pas!!
s'indigna Pougnar, sachez que cette bière est fabriquée par les petits producteurs du coin, des petits producteurs qui ont élevé, chéri, soigné leur petit houblon pour en faire ce délicieux breuvage!
- Heuu, si vous pouviez parler moins fort,
ça m'arrangerait, fit le grand maigre, qui avait tourné au vert quand Gilles avait donné son avis sur la provenance de la boisson, j'me sens pas très bien...
- Mais enfin quoi
, répondit Gilles, même la pire bestiole du coin n'en voudrais pas! Je suis sur que vous la sortez de vos latrines, votre binouze! Mais oui monsieur, c'est une honte, et moi j'ose le dire haut et fort, c'est une honte que de vendre de la pisse aux gens!! Enfin, c'est infect, ça pue autant que les gogues d'une pension pour lépreux!!
- Mais je ne vous permets pas!! Monsieur!!!
, cria l'aubergiste.
- ça va vraiment pas là... gémit le grand maigre.
- MESSIRE!!! APPELEZ-MOI MESSIRE!! Quand on se permet de faire passer de l'urine pour de la bière, on ferme son clapet! Non mais c'est immonde, comment pouvez-vous vendre, voire même donner ça à des gens!!! En regardant ce verre, je m'attends qu'à une chose : y trouver des poils de..."
Un borborygme suivi de gargouillis mit fin aux hurlements de Gilles. Un geyser de bile, de bière et d'autres matières à moitié digérées s'échappa de la bouche du grand maigre et recouvrit une grande partie du comptoir, éclaboussant le tavernier et le chevalier, hébétés.
Un silence de mort envahit la salle, tandis que le grand maigre tentait péniblement de s'asseoir. D'un ton calme, Gilles constata : "Vous voyez qu'elle est mauvaise votre bière, votre ami est bien malade à présent. Bon, bin c'est pas tout ça moi, mais je vais me décaper la cuirasse, je suis un peu cradingue."


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Message par cguignol Mer 30 Juin 2010 - 11:12

Chapitre 4 : C'est la fête au village (deuxième partie)

Alors qu'il faisait volte-face, la chasseresse fit son apparition dans la pièce. Elle tourna la tête vers Gilles qui la salua d'un geste de la main, puis elle s'assit silencieusement à une table dans un coin de la salle. Visiblement le bain lui avait fait reprendre ses esprits, et son visage respirait la détermination et la froideur (ce qui lui allait à merveille). Voyant que la lancière était peu d'humeur à deviser, Gilles se dirigea vers le jardin. Le tavernier, après avoir grossièrement essuyé son comptoir et houspillé le grand maigre pour son renard arroseur, enfila son tablier autour de son ventre mou et se rendit à la table de Satine. "Alors ma ptite dame, qu'est-ce qui vous ferez plaisir? Une ptite salade?", sussura-t-il d'une bouche moqueuse, à peine visible entre ses deux grosses moustaches.
La chasseresse n'était pas d'humeur badine, et empoigna de sa main de fer le col de Pougnar, en lui glissant, les dents serrées :
"- Ecoute-moi bien, pequenot. J'ai perdu un de mes amis aujourd'hui, et l'autre est en fâcheuse condition, aussi je n'ai pas la tête à conserver mon sang-froid. Donc tu vas être bien gentil, et surtout pas me prendre pour une greluche qui se cale le bide avec de la laitue et des radis : tu décarres vite fait et tu reviens avec de la bectance qui tient au corps et de la barbaque suffisamment solide pour que j'ai pas à me lever pendant la nuit me faire une collation avec tes entrailles.
- euuh, voui madame!"

Elle repoussa brutalement l'aubergiste (dont c'était décidément pas le jour), qui s'empressa d'aller passer ses nerfs sur le cuisinier afin qu'il prépare un met copieux pour calmer la chasseresse. Un silence de mort planait dans la pièce. Personne n'osait moufter, et bientôt les clients de la taverne se décidèrent à rentrer chez eux, parce que bobonne les attendait, et que se faire dérouiller par une femme pour un mot de trop, ça le fait pas devant les copains.

Perdue dans ses pensées, le regard dans le vague, Satine se rongeait les sangs. Porticus allait-il s'en sortir? Qu'allait-elle faire à présent? La mission était un échec, mais ils avaient besoin de remplir ce contrat! Jamais ils n'avaient failli jusque là, même face à des monstres coriaces; mais cette Rathian avait été sournoise, et étonnamment intelligente pour les surprendre au pied de la falaise. Y'aurait-il eu quelque chose qui l'aurait poussée à agir de la sorte?! ou peut-être...

"Bin alors, on n'attend pas les camarades pour bouffer?"

La chasseresse sursauta à l'arrivée bruyante de Gilles. Deux plats fumants étaient posés sur la table, l'aubergiste avait été discret. Gilles s'assit brutalement sur son banc, rompit le pain, en jeta un morceau à la lancière et commença à manger. Satine le regardait avec des yeux ronds : Gilles prenait des gros morceaux de nourriture avec une grosse cuillère en bois, entrouvrait rapidement son heaume et propulsait habilement les aliments dans sa bouche, puis refermait sa visière sans qu'elle eut le temps de voir autre chose que deux lueurs brillantes dans l'obscurité du casque. Décidément, cet homme était bien bizarre. Mais il n'était plus le temps de s'interroger, place à la ripaille : elle se mit donc à manger.
Entre deux bouchées, Gilles entama la conversation : "- *Gloups* *miam* Au fait *crontch* je suis allé voir votre ami tout à l'heure, là, Puducus *mache*
- c'est Porticus
, répondit froidement Satine. Comment va-t-il?!!!!
- ah oui, Porticus."


Gilles mâcha longuement un morceau de lard, déglutit bruyamment et invita d'un geste Pougnar à lui servir du vin. Il continua :
"- donc j'ai vu votre ami ainsi que le guérisseur du village. Visiblement, son cas n'est pas désespéré vu qu'il sera sur pied d'ici une paire de jours, grâce aux onguents du doc... et paraît-il, grâce aux soins que je lui ai administré, flagorna Gilles.
- c'est une excellente nouvelle, on va enfin pouvoir reprendre la route et s'occuper de la Rathian, lâcha la chasseresse, d'un air déterminé.
- ouais enfin y'aura un blême, vu qu'il a perdu beaucoup de sang, voyez, il a fallu trouver un produit de remplacement. Et y'a des effets secondaires.
- Comment ça?
- bin de ce que j'ai compris, le doc a saigné un Aptonoth, traficoté des trucs avec son sang pour qu'il puisse couler dans les veines de celui de vot' bourgeois, et zou! Il lui en a injecté 3 litres. Bon, vous connaissez le problème avec ce genre de bestiole, c'est pas bien vif, pas bien malin...
- Et donc, où est le problème?
siffla Satine entre, qui s'impatientait.
- Bin, le truc, c'est qu'apparemment vu que c'est un peu mou de la croupe un Aptonoth, et vu que ça passe son temps à brouter de l'herbe, c'est pas très vif, pas très endurant. Donc Porticus ira très bien, par contre niveau effort physique, genre courir un ptit moment, ça va être tendu pour lui, voyez?
- Ah, merde.
- Je vous en prie, un peu de correction quand même, vous êtes une dame de rang.
- Mais de quoi tu me parles, là? je suis une chasseresse, je tue des monstres, rien à voir avec une "dame de rang".
- Oui, mais on peut le faire avec élégance et raffineté,
indiqua Gilles.
- Bref... le problème c'est que Porticus est un artilleur, donc côté mobilité il doit assurer physiquement, sans quoi il va se faire démembrer au prochain combat.
- Apparemment, il suffit d'avoir une armure suffisamment légère et de ne pas avoir à courir trop longtemps.
- Mouais... sauf que ça, ça s'appelle être artilleur lourd, avec peu de mobilité, et qu'il faut généralement une armure encombrante.
- ah, bin j'en sais rien moi, après c'est lui qui voit. En parlant d'équipement, va ptet falloir que je remplace ma rapière, je me sens un peu tout nu sans elle!
rigola le chevalier.
- Tu parles de cet immonde bout de fer blanc que tu as planté dans l'oeil de la Rathian?
- Bin ouais, je parle pas de ce petit surin qui me permet de couper cette viande gniiiii trop dure, fit Gilles
, lançant un regard réprobateur au tavernier qui rapetissait à vue d'oeil derrière le comptoir.
- On ira chez le forgeron demain matin te chercher une vraie arme, parce que ton couteau à beurre, c'était bon pour attaquer les poules.
- Vous savez, c'est pas la taille qui compte, parce qu'avec votre grande lance vous lui avez pas fait bien mal à la bestiole, tandis qu'avec mon "couteau à beurre", je l'ai bien amochée la radasse.
- ...
- ET PAFFF DANS TES DENTS HAHAHA TU FAIS MOINS LA MALIGNE HEINN PETEUSE§§
cria Gilles en se levant, les poings levés, et tançant Satine qui était éberluée par une réaction si excessive. Oups héhé, excusez-moi, de temps en temps je m'égare. Je retiens votre proposition, maintenant finissons ce casse-dalle et buvons ce pinard abominable, histoire de finir la soirée fin ronds et de pioncer toute la nuit d'un trait! A boire Tavernier!"

Pougnar se précipita pour remplir une nouvelle cruche, le contenu de la première ayant été littéralement siphonnée par Bras d'Airain. Fatiguée, Satine décida de s'arsouiller au mauvais picrate; de toutes façons, il faudrait encore quelques jours avant que Porticus soit d'attaque, et la gueule de bois ne lui faisait pas peur.

Tandis que l'obscurité envahissait le petit village, les fenêtres des maisons s'illuminaient.


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Message par cguignol Ven 2 Juil 2010 - 11:47

Chapitre 4 : C'est la fête au village (troisième partie)

Le chef Brakmar, malgré son grand âge, manquait de clairvoyance. Ancien chasseur renommé, il avait parcouru le Grand Désert et fondé le village de Mogubulala, à l'aide de quelques-uns de ses compagnons. Les collines de Kotulac étaient verdoyantes et riches en ressources; le village avait ainsi prospéré, alimentant la région en produits de la culture locale. L'élevage avait rendu le village prospère, mais également attisé l'attention des carnivores de tous poils : les jaggis avaient envahi les collines, et certaines créatures plus menaçantes faisaient leur apparition.
La nature en ces temps était hostile, et l'humain n'avait qu'une petite place face aux terrifiantes... ah bin non merde je l'ai déjà sorti en prologue, relisez-le ça me fera des lignes en moins à écrire. Où j'en étais moi? Ah oui, reprenons.
Bref, à force de secouer de la mangeaille facile à chasser au nez et à la barbe et aux crocs et aux griffes des monstres, ceux-ci étaient un peu plus intéressés par l'activité du village; ils envahissaient régulièrement les cultures et autres pâturages. C'était assez gênant, d'autant que le chef comptait étendre la population du village et se marier pour la douzième fois. Faut dire que Brakmar ne chassait pas que des monstres...

Brakmar comptait sur la bonne volonté des villageois les plus vigoureux pour exterminer les jaggis. Certes, nombreux furent les hommes courageux mis en lambeaux par les créatures, mais les champs étaient nettoyés et la pose des clotures régla le problème. Et puis ça faisait des veuves à consoler, et Brakmar se devait, en tant que chef, d'être particulièrement attentionné au bien être de ces dames.

Vint alors le jour où les clotures furent trop basses pour empêcher le terrible dragon du ciel, la fureur des éléments, bref, la Rathian quoi, de dévorer un groupe d'enfants terrorisé, sous les hurlements de leurs pauvres mères qui se trouvaient non loin de là. Il fallut encore les consoler.

Seulement, la condition physique du grand chef, très sollicité ces derniers temps pour consoler ces dames, commença à décliner : des douleurs lombaires firent leur apparition. Brakmar était libidineux et ne manquait pas de fougue, mais son dos semblait lui dire d'arrêter de rendre service... encore quelques mois comme ça et il ne serait plus que l'ombre de lui-même, vautré dans un fauteuil et ne pouvant plus se lever. Il était temps de réagir et de prendre le taureau par les cornes : il fallait taper dans la caisse pour régler ce problème de dragon qui dévorait les gens, sans quoi le nombre de veuves à soulager deviendrait tout bonnement ingérable.

Il décida donc de mandater, via la Guilde des Chasseurs, un groupe pas trop cher mais qui tienne quand même la route. Ce furent les Briseurs d'Os qui répondirent à son appel : un groupe de 3 chasseurs ayant quelques années d'expérience, pas trop cher et pas trop exigeant, ne rechignant pas au massacre; bref, le groupe idéal pour aller au casse-pipe. C'est ainsi que Bort, Satine et Porticus avaient traqué la Rathian, et subit une cuisante défaite face à elle.

Il était temps de savoir ce qui s'était passé... peut-être qu'ils avaient réussi à piéger la Rathian ou la blesser sévèrement pour qu'elle s'enfuit. En tout cas, la mission étant un échec, il n'avait rien à verser pour l'instant, et ça c'était une bonne nouvelle. Brakmar espérait toutefois que les chasseurs acceptent de retourner combattre la créature d'ici quelques temps...

Ahhh, s'il avait encore ses 20 ans, il leur montrerait à ces jeunots quel chasseur a été Brakmar le Turgescent...
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Message par cguignol Ven 16 Juil 2010 - 12:49

Chapitre 4 : C'est la fête au village (quatrième partie)

Porticus était allongé sur son lit. Sa respiration, lente et paisible, faisait à peine bouger les draps. Il ouvrit doucement les yeux : la lumière du matin filtrait à travers les volets entrouverts, et le soleil réchauffait progressivement l'atmosphère. Cela faisait à présent quelques jours qu'il était alité : Gilles et Satine étaient venu pour lui rendre visite, ce qui était sympa, du moins jusqu'à ce que Gilles renverse un bol de bouillon sur les draps (heureusement protégés par le bras du convalescent). Pas grave avait dit Gilles, ça ne ferait que quelques poils en moins à raser.
L'arbalétrier bondit de son lit : il se sentait en pleine forme. La fatigue qui l'accablait depuis quelques jours s'était envolée grâce aux soins prodigieux du chaman. Enfilant une tunique rouge ornée de fin galons dorés, il décida d'aller faire un peu d'exercice matinal. Après avoir avalé un petit déjeuner frugal composé de fruits et de légumes secs, il saisit son arbalète d'à-point.
Porticus ouvrit les volets d'un geste vif : la petite maison qu'il occupait donnait directement sur la place du village. Les habitants vaquaient à leur occupation, ne se souciant guère du chasseur qui semblait rétabli. L'artilleur bondit prestement par la fenêtre, affichant un sourire suffisant sur son visage : deviser avec les petites gens ne l'intéressaient guère, surtout quand ils n'ont pas d'éducation pour le complimenter son élégance. Il attacha ses longs cheveux noirs derrière sa tête à l'aide d'un ruban de soie dorée, fit quelques étirements puis se dirigea vers la place principale : l'endroit idéal pour montrer à tous qu'il était capable du meilleur, comme jusqu'à présent.

Porticus repéra un grand mat sur lequel était hissé un drapeau; celui-ci se dressait non loin de la fontaine. L'expression de son visage devint plus dure : il fixa le poteau de bois d'un air déterminé, tout en chargeant une demi-douzaine de flèches dans son arbalète. L'artilleur effectua un mouvement ample, semblable à un applaudissement, pivota autour de sa jambe gauche, et tendis l'arbalète vers les cieux. Les villageois, étonnés, s'arrêtèrent un instant pour observer le curieux manège du chasseur.
Porticus orienta son arbalète en direction du mat, et décocha une première flèche à 1 mètre de haut, puis une autre, plus élevée : les deux carreaux se plantèrent impeccablement dans le bois lisse. Alors que le second carreau était à peine parti, Porticus fit une roulade sur le côté, puis décocha deux autres flèches droit au but. Il sprinta alors à la vitesse de l'éclair jusqu'au mat, et pris appuis sur la première flèche, afin de grimper au poteau, l'arbalète toujours dans sa main droite.

Bondissant de flèche en flèche et s'aggripant fermement au mat, Porticus atteint le sommet où il se percha, toisant la populasse d'un air satisfait, les bras croisés sur la poitrine. Son sourire s'agrandit, indiquant la satisfaction du chasseur quant au petit effet qu'il avait produit sur la foule. Celle-ci s'était massée autour du poteau, et n'avait d'yeux que pour lui : il appréciait ce moment, et jouissait intérieurement. Faisant tournoyer son arbalète avec sa main, l'arbalétrier décida de passer à la vitesse supérieure : il tira une flèche vers le ciel... et se prostra, scrutant les cieux.

Les villageois retenaient leur souffle; au bout de quelques secondes un sifflement discret se fit entendre : la flèche était en chute libre et filait droit vers Porticus. Pile ce qu'il attendait : il interrompit la course de la pointe par un tir de son arbalète, puis descendit le long du poteau en tournoyant, récupérant au passage chacune de ses flèches. Les villageois applaudirent, et Porticus savoura son triomphe d'un air poli et faussement gêné. Ecartant les bras pour réclamer le silence, il s'adressa alors à la foule d'une voix forte et assurée :
"- Chers villageois, l'échec de notre chasse d'il y a quelques jours ne se reproduira pas. L'individu qui nous a mené à notre perte, bien que vaillant, est tombé au combat. Même s'il n'est pas d'usage de ternir la mémoire des morts, il est de bon ton de rétablir la vérité : sans Bort et son entêtement à vouloir entamer un combat dans des circonstances peu favorables, nous aurions vaincu la bête sans problème. Rassurez-vous, nous allons nous occuper sans tarder de l'abominable dragon, sitôt que j'aurai rejoint mes compagnons.
- Il était temps."


Porticus se retourna : c'était le chef du village qui venait de faire son apparition. Le vieil homme avait observé la scène de sa cahute. Dès que l'artilleur avait mit pied à terre, il était sorti, s'appuyant sur sa canne, pour entendre les paroles du chasseur.

Brakmar désigna silencieusement les cieux : un nuage obscurcissait en partie le ciel; La foule suivit du regard le point indiqué par le chef. Protégeant ses yeux, Porticus tenta de comprendre ce qu'il voulait dire. Brutalement, la foule se dispersa, criant à tout va : l'ombre grandissait à vu d'oeil, c'était la Rathian.

En un instant, la place fut déserte. Brakmar sourit narquoisement, puis s'appuya sur son bâton et s'engouffra dans sa hutte.

Porticus analysa rapidement la situation : 6 carreaux d'exercice en poche, un monstre cracheur de feu dont la peau est aussi dure que de l'os, 50 mètres à parcourir, une armure en pièces à enfiler et la fusarbalète de combat à monter. Tout ça en sachant que la bête fondait sur lui, en poussant un hurlement de rage. Ca sentait le crottin.

Les griffes du dragon balayèrent la place, labourant le sol; fort heureusement, l'artilleur avait esquivé les serres tranchantes de la Rathian en plongeant, et décoché une rafale de flèches, hélas inoffensives, dans le ventre de l'animal. La bête s'éleva à nouveau dans les airs, tandis que l'artilleur maudissait le manque de salubrité du village tout en époussetant sa tunique crottée. Il maudissait également cette maudite arbalète qui n'avait pas réussi à transpercer la maudite peau épaisse du maudit animal.

Il était temps de profiter du demi-tour aérien de la bête pour aller chercher un équipement de chasse : Porticus se remit sur ses jambes et s'élança en direction de la petite maison : 20 mètres... 10 mètres... soudain, une terrible douleur abdominale le cloua au sol. Son ventre le faisait cruellement souffrir, il ne pouvait plus faire un pas. Les violents borborygmes de son ventre couvrirent le fracas du retour de la Rathian. Il était trop tard, elle était à présent sur lui : l'onde du choc le projeta contre le mur de la maison, tandis qu'un épais nuage de poussière s'éleva dans l'atmosphère.

Reprenant ses esprits, Porticus se redressa piteusement, prêt à faire face à la bête. Le choc avait été violent, mais il ne souffrait d'aucune blessure sérieuse. Une masse sombre se tenait entre lui et l'animal; c'était un chasseur. L'individu portait un large bouclier et était muni d'une immense lance. De son armure noire comme le puit sans fond de Kragaklubuculululu, s'éleva une voix caverneuse :
"Alors, qui veut se baaaattre?!!!!"
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Message par cguignol Jeu 5 Aoû 2010 - 12:03

Chapitre 4 : C'est la fête au village (cinquième partie)

L'écu du chasseur avait bloqué l'attaque mortelle de la Rathian. Le choc avait été si violent qu'il avait reculé de quelques mètres, bousculant Porticus. D'un coup de tête rapide, le lancier s'était assuré que celui-ci allait bien.
"- Allez, va chercher ton équipement! Il est temps de mettre un terme à tout ceci!" lança-t-il à Porticus.
- Mais qui êtes vous?
- T'occupe pas de ça, gamin, et va donc voir à la forge, y'a tout le matériel qu'il te faut. Maintenant, bouge!"
lança le chasseur noir, en frappant la Rathian avec sa lance pour la faire reculer.
Celle-ci recula la tête en arrière, et cracha une boule de feu sur le lancier, qui bloqua l'attaque. Les flammes l'enveloppèrent, mais il tint bon. "Dégage j'ai dit! Je ne vais pas prendre des coups tout le temps pour te protéger!!!". Porticus pris ses jambes à son coup et fonça à la forge où il trouva Satine en train de s'équiper. Il s'effondra à nouveau devant elle, se tenant le ventre et se tortillant de douleur.
"- Porticus, que se passe-t-il?
- maaaal... j'ai maaal au ventre....
- Super, pile au bon moment. C'est la première fois que ça t'arrive?
- noooon, ça m'est arrivé tout à l'heure, quand j'ai voulu courir pourtant ça allait très bien juste avant...,
gémit-il.
- D'accord, ça va pas tarder à passer, par contre je te conseille d'enlever ta tunique, ainsi que ton pantalon.
- Mon quoi?!!!
cria-t-il. Tu n'y pense pas!!! Passe moi plutôt mon armure."

Porticus se traîna jusqu'à celle-ci, et enfila son équipement, fort heureusement réparé. Le forgeron avait fait un excellent travail, hormis quelques décorations qui manquaient. Rien de bien grave, mais Porticus était très attaché à ce genre de détails. La douleur repris, il se replia en deux....
"- Je vais aller combattre la Rathian, fit Satine, en posant un main sur l'épaule de l'artilleur. Reste là et attends que... que ça passe.
- non, je VEUX venir!!
- comme tu veux, mais tu vas le regretter...
- en plus, le chevalier est déjà sur place.
- Gilles?!!! Tout seul face à la Rathian!!!!
- T'inquiète pas, il a l'air de bien se débrouiller, sa nouvelle armure et son bouclier ont l'air bien solides.
- son bouclier? mais..."


Satine enfila son casque et se précipita à l'extérieur de la forge. L'air frais de l'extérieur s'engouffra dans son heaume, contrastant avec l'atmosphère suffocante de l'atelier. Une odeur de souffre, de chair brulée et et de bois calciné emplit ses narines : c'était une odeur familière qui lui rappelait de bien mauvais souvenirs. Ses sens se mirent en éveil, et elle couru vers la place du village.

La Rathian avait plaqué au sol le chasseur noir, entre ses griffes puissantes, et tentait de mettre en pièce son armure pour plonger ses crocs dans la délicieuse chair. Satine frappa le dragon avec sa lance pour lui faire lâcher prise, mais la fureur de celui-ci semblait incontrôlable. Du sang commençait à s'écouler de l'armure du lancier. Le chasseur tentait de bloquer la gueule créature avec sa main droite, et de sa main gauche cherchait sa lance, projetée à une dizaine de centimètres.
"GIIIIIIIILLLLLES!!!!" hurla Satine.

Une boule de tissu rouge, ornée de fine dentelle dorée, traça une superbe parabole dans le ciel. Après un vol d'une dizaine de mètres, elle atterrit sur la tête de la vouivre. Le textile se déplia, laissant s'écouler une matière brune, liquide et particulièrement méphitique. Le liquide vint s'infliltrer dans les narines de la Rathian qui, asphyxiée, lâcha immédiatement prise. Satine en profita pour charger une de ses pattes et faucher la bête, lui faisant ainsi perdre l'équilibre; le dragon s'écroula au sol, s'agitant de spasmes nerveux et crachant sa fureur. Totalement aveugle, elle ne pouvait attaquer pour le moment, et Satine en profitait pour larder de coups son ventre découvert.

Porticus était arrivé sur place : il portait son armure d'artilleur, les fesses à l'air. Le sang d'Aptonoth qui coulait à présent dans ses veines provoquait chez lui une digestion accélérée, particulièrement douloureuse s'il ne se soulageait pas rapidement... ce qu'il avait fait, malencontreusement dans son petit linge orné des armoiries de sa famille. Cette situation embarrassante tombait à pic, il avait pu ainsi repousser le monstre.

Il s'inquiéta de l'état de Gilles, et observa le chasseur à l'armure noire ramper jusqu'à sa lance. Celui-ci se releva puis se mit en position de combat : "Bande de branle-moules, du nerf que diable! Ca fait bien 10 minutes que j'en découd avec ce chalumeau borgne! Il est ptet temps de vous bouger l'oignon et d'y mettre un peu de coeur à l'ouvrage!"
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Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette Empty Re: Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette

Message par cguignol Ven 13 Aoû 2010 - 11:57

Chapitre 4 : C'est la fête au village (sixième partie)

La Rathian lança une de ses griffes dans la direction de Satine, qui bloqua le coup. Porticus escalada la maison la plus proche et pour prendre sa distance de tir. Il tira de sa besace un rack de cartouches à pointe violette : des balles explosives à perforation de 25mm et double tranchant 2.22 en 3/8 , autant dire que si quelqu'un s'est bourré le mou à sortir un nom si compliqué, c'est qu'elle doivent faire mal. L'artilleur chargea son arme, la pointa en direction de la Rathian et fit feu : la balle traversa instantanément la peau de l'animal, faisant jaillir le précieux liquide de ses organes internes. Un deuxième tir dans une partie plus dure de la carapace fit exploser la balle sur l'impact : un geyser de flammes bleues s'échappa. Porticus sourit, fier des dégâts qu'il causait, tout en maintenant habilement une tuile entre ses jambes pour cacher ses parties intimes. Son sourire se figea quand l'animal pivota dans sa direction, balayant la place d'un grand coup de queue qui enfonça le bouclier des deux lanciers, les projetant en l'air. La chasseresse atterrit sur ses jambes, tandis que le lancier réalisa une superbe réception sur la tête.
Porticus bondit vers le toit le plus proche, alors que la Rathian défonçait la maison d'un coup de tête. Sortant péniblement des décombres, elle poursuivit l'artilleur qui bondissait, l'arme à la main, la tuile entre les jambes.

Satine devisa avec son autre coéquipier :
"- Prends par la droite quand il revient vers nous, moi j'encaisse le choc et je contre avec ma lance dans sa gueule. Tu t'occupes ensuite de lui planter ta pointe dans la gorge, histoire de lui couper le sifflet.
- Non mais dis donc ma ptite, pour qui tu m'prends là? Tu crois que j'en suis à ma première bestiole à refaire? Il serait ptet temps de te rendre compte à qui tu parles au lieu de m'considérer comme débutant ou un bon pote avec qui t'aurais vidé des chopines et qui n'entraverait rien à la chasse!
rétorqua le chasseur, visiblement vexé. Je m'en vais te montrer comment on rapièce une perdrix de ce genre là, et tu vas voir que c'est pas de la stratégie de messaline à deux sous. D'autant que sur le plan des rondeurs, je peux t'assurer que t'as point matière à te la raconter.
- Moi, une messaline?!! GILLES, TU DEPASSES SERIEUSEMENT LES BORNES LA ET JE...
- Silence maintenant, laisse faire les hommes"
, coupa le chasseur, d'un ton sec, en poussant la chasseresse.

Il se mit en position de défense, pour bloquer la charge de la Rathian qui arrivait à toute vitesse sur lui. Satine s'écarta, attendant que le choc ait lieu et que la bête fracasse ses crocs sur le bouclier du lancier. Porticus était bien trop dans les hauteurs, et le monstre ne pouvait l'atteindre; la Rathian décida donc de s'en prendre à nouveau à ce petit être à l'armure noire, qui semblait succulent.

Le dragon fonça droit sur le lancier, qui bloqua le choc avec le bouclier, en s'arc-boutant derrière lui... Appuyant de toutes ses forces sur ses jambes, il ralentissait la course de la Rathian : Satine vit l'ouverture, elle bondit en avant et plongea sa lance dans la gorge de l'animal.

Un craquement sinistre se fit entendre, suivi d'un hurlement de douleur. Porticus observait la scène de son promontoir, horrifié : le chasseur noir se tordait sur le sol, en gémissant. Il tenta de se redresser, mais ses jambes ne semblaient plus fonctionner."Mes jambes, je ne sens plus mes jambes!" répétait inlassablement le chasseur, complètement affolé.
La Rathian avait été blessée par la lancière, mais le coup n'avait pas été mortel. Satine se mit en position 4, "couverture d'un chasseur à terre", tandis que Porticus tira ses deux dernières balles explosives dans l'oeil déjà mort de la Rathian; du sang dégoulinait de la tête du monstre, mais celui-ci semblait encore avoir de la ressource. L'artilleur devait recharger rapidement sa fusarbalète, mais il n'avait plus que quelques cartouches de gros calibre, il fallait donc faire mouche à chaque coup.

La Rathian, déterminée, tentait d'atteindre le chasseur étendu, qui était une proie facile. Elle tentait de contourner Satine, mais celle-ci lui opposait une résistance solide, et la bête n'arrivait pas à approcher de son repas sans subir des coups de lance, particulièrement douloureux quand ils atteignaient sa langue. Prise de fureur suite à une énième pique dans sa gueule, elle recula brutalement, amena sa tête contre son cou et produit un son guttural, en même temps que de la fumée sortait de ses naseaux : la lancière avait compris que la bête allait jouer son va-tout et lâcher un brasier ardent.
Le brasier ardent est crachat de liquide pyrotechnique, qui explose au moindre contact et crée un formidable mur de flammes pouvant faire fondre la plupart des métaux... et assurément cuire le chasseur à l'étouffée.

La Rathian était trop loin pour tenter un contre et interrompre le brasier, la seule solution était de se protéger et de laisser passer l'orage de feu qui se préparait : Satine lâcha sa lance et pris le bouclier tordu qui gisait à terre. Elle s'accroupi près du chasseur blessé, et fit face au monstre, s'appuyant sur ses deux minces protections de métal. La Rathian cracha les flammes tandis que Porticus tirait ses balles dans l'oeil droit de la bête : à cette distance, il ferait mouche à coup sûr. La balle partit du canon de la fusarbalète et traversa la place : une superbe trajectoire... coupant l'enfer de flammes qui s'était déclaré. Fondant en plein vol, elle s'écarta de son but initial, que les suivantes.
Satine utilisait au maximum sa défense, tandis que la chaleur asphyxiante et le bruissement des flammes troublait ses sens. Elle fermait les yeux pour ne pas brûler ses rétines, tandis que ses mains cuisaient contre les boucliers salutaires.
Un nouveau cri de douleur déchira les tympans des chasseurs alors que les flammes baissaient... un cri animal. La Rathian semblait atrocement souffrir, mais ni Porticus ni Satine n'avait bougé de leur place.
"Bin alors la grosse poule, t'as le compas dans l'oeil? Hein?!!"
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Message par cguignol Ven 3 Sep 2010 - 11:41

Chapitre 4 : C'est la fête au village (septième partie)

Battant des ailes, le dragon à présent aveugle souleva un nuage de poussière.Satine fonça à travers l'épaisse masse de fumée. Le monstre sentit sa présence et tendit ses crocs vers elle, tendant de la déchiqueter entre ses canines acérées. Au moment où les mâchoires allaient se refermer sur la lancière, celle-ci bloqua les deux boucliers entre les dents du monstre, l'empêchant ainsi de verrouiller ses mandibules. Porticus avait suivi l'action : appuya le canon de sa fusarbalète contre le palais de la bête et fit feu. Les balles traversèrent instantanément la cervelle de la Rathian, qui s'effondra sur le sol dans un râle d'agonie. Un sang noir se mêla à la terre, tandis qu'une odeur épouvantable se répandait dans l'atmosphère. La bête était morte.

Porticus et Satine se précipitèrent en direction du lancier noir : "GIIIIILLES!!! GIILLES réponds!!!!!", crièrent-ils au chasseur inanimé. "Hé, ho, chui là" fit une voix qui semblait venir de la Rathian. Ils se retournèrent et virent Gilles, dans son armure rouillée, le bras tendu qui montrait d'un doigt sanglant la Rathian.
"- Bin ouais, chui là, je pige pas pourquoi vous faites tant de foin à gueuler comme des putois, d'autant que j'ai bien l'impression que vous me confondez avec quelqu'un d'autre, lâcha-t-il, boudeur.
- Mais... mais... c'est qui celui-là? rétorqua Satine, en arrachant brutalement le heaume du chasseur noir étendu... Ah bin c'est le chef Brakmar!
- Pourtant l'ancêtre n'avait pas l'air bien gaillard, pourquoi aurait-il pris cette armure ridicule alors que nous nous occupions de l'animal?"
Brakmar ouvrit instantanément les yeux, se redressa et saisit les bijoux de famille de Porticus tout en le soulevant d'un bras. D'un air courroucé, il tança le jeune homme et lui cracha au visage :
"- Dis-donc gamin, si j'avais pas déboulé avec ma cuirasse, tu serais en train de brouter les pissenlits par la racine, alors un peu de respect! Et tant que t'y es, tu trouves pas que pour un vieillard rincé, j'ai point de mal à te balader à 2 pieds du sol à la force d'une paluche?
- voui monsieur, mais lâchez-moi par pitié
, glissa doucement Porticus, d'une voix de fausset quelque peu étouffée.
- J'préfère ça, grogna le vieil homme en lâchant brutalement le jeune homme, qui s'effondra au sol, lâchant par la même occasion la tuile qui lui servait de cache sexe. Bon et puis c'est pas tout ça, mais là je jongle, et j'ai pas possibilité de tenir sur mes jambes, l'émotion sans doute. Hein gamin?! HAHAHAHAHA!! rigola Brakmar, en balançant une grande tape dans le dos de l'arbalétrier qui se tenait prostré à côté de lui.
- J'men vais vous filer un coup de main, faut dire que j'ai pas servi à grand-chose tout du long, fit Gilles en s'approchant.
- Ca c'est sûr! T'étais passé où, encore en train de vider des chopines? lança Satine.
- Que nenni, j'étais parti taper la siestoune dans le champ derrière, quand j'ai été réveillé par des braillements. J'ai tourné la tête et j'ai cru qu'yavait la fiesta vu que tout le monde courrait partout en levant les bras. J'ai vu de la fumée dans le village, donc je m'suis dit : "allons-bon, ils sont encore en train de forger ce que je leur ai demandé, ils font cramer du bois et tout le monde est parti en chercher". Vu qu'ici les occupations intellectuelles étaient bien simples, j'ai cru entraver que c'était la fête de débiter des souches.
- Non mais je rêve. T'as vraiment de la bouillie dans le crâne, à croire que quand t'as été fait, on t'as bourré la caboche avec du sable! J'ai bien cru que c'était toi qui était en train de te faire broyer, alors que t'étais les doigts de pied en éventail à péter un roupillon! lança Satine à Gilles, les joues pourpres.
- Ca, faut dire que la mère Poulard, vot' femme, chef, enfin je crois que c'est la votre vu ce que vous y faisiez l'autre soir, bref, ladite dame elle fait bien la potée, je dois dire que j'en ai mangé à m'en faire péter le bidon.Du coup j'avais bien besoin d'une bonne sieste digestive, mais quand j'ai entendu des murs tomber et des tuiles péter, je me suis dit que c'était pas normal.
- Ah bin, c'est sûr qu'on tombe rarement les murs des cahutes pour forger de l'acier, remarqua ironiquement Brakmar. enfin Bref.
- Certainement, approuva sérieusement Gilles, mais c'est surtout que je pensais que forger une arme avec des tuiles, c'était un peu lourd et que ptet j'avais un mot à dire. Et puis ça coupe pas bien la tuile, et c'est pas résistant.
- ... [silence des trois guerriers, restés bouche bée] Bref! firent-ils en choeur.
- donc je me pointe sur la place principale, tranquille émile, et là quoi que je vois? La grosse bestiole qui m'a pris mon épée!
- Ouais enfin, c'est toi qui lui a planté dans l'orbite...
nota Satine, les yeux au ciel.
- Là j'me dis : "Mon Gillou, y'a plus ton épée dans son oeil!" Et là je vois en plus qu'elle est en train de vous glavioter d'la lave à travers le village. Coque d'asticot que j'me dis, j'vais y foutre une volée, le truc c'est que j'ai rien de contondant ou de tranchant, donc...
- donc??????
- donc j'y fous le doigt dans l'oeil, bien profond, un peu comme quand tu veux chopper une chandelle dans ton pif et qu'elle s'enroule pas bien autour du doigt. Et là la bestiole elle gueule!!!

- c'est étonnant... fit Porticus, dépité.
- Elle se redresse, je m'dis, ah merde, s'cusez mon langage hein, mais ça va être cotonou pour y éclater la tête, elle était pas si grande à plat en fait. Et là y'a Sapinette...
- SATINE!!!!
firent les trois en choeur.
- Ah ouais, Satine qui déboule et qui occis la bête en deux temps trois mouvements. J'étais vachement impressionné que vous le butiez avec vos bouclier.
- Mais t'es pas bien ou quoi? C'est moi qui l'ai achevé avec mes balles!!
s'insurgea Porticus, vexé de se faire voler la vedette.
- Ah bin si vous l'dites, moi j 'ai rien vu y'avait la poussière partout.
- En tout cas... heu... merci Gilles, t'as été un bon gars même si ta technique est un peu particulière,
lança Brakmar, en inclinant la tête en signe de respect.
- Oui, merci Gilles, sans toi nous aurions été rôtis, fit Satine, en tournant la tête d'un air gêné.
- Bon, c'est pas tout ça, mais moi j'ai bien besoin d'un bon lit, parce que me tanner le cul par terre, c'est pas trop digne d'un chef.
- Je dis pas non pour rentrer, je commence à en avoir plus qu'assez de me balader sans pantalon depuis tout à l'heure
, renchérit Porticus.
- T'inquiète pas, dit Satine, y'a pas grand-chose à voir[i], lui lança-t-elle sournoisement.
[i]- C'est sûr que toi, tu seras jamais chef, hein gamin!! HAHAHAAHAHA!!!
rigola Brakmar, d'une bonne bourrade dans le dos de l'infortuné artilleur qui bascula la tête la première, le cul à l'air.

Gilles et Satine portèrent Brakmar jusqu'à sa hutte, parce que Porticus ne voulait pas mettre de sang sur sa tunique et que le chef avait été trop familier avec lui. Tandis que le chef était étendu sur son couchage, l'artilleur partit à la recherche d'une tunique propre dans sa chambre.
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Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette Empty Re: Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette

Message par cguignol Jeu 16 Sep 2010 - 11:23

Chapitre 5 : Chef est au lit, et c'est pas beau à voir (première partie)

Cela faisait une semaine que la rathian avait été abattue sur la place du village. Le tanneur s'était chargé de dépecer la bête afin d'approvisionner le forgeron en matières premières. Devant une si bonne nouvelle, ce dernier chantait de sa voix erraillée du matin au soir. Les chasseurs n'avaient pas trop abimé l'animal, aussi les composants de qualité avaient été nombreux.

La tunique de Porticus fut sauvée grâce aux efforts des lavandières. Celles-ci, à force d'huile de coude et d'acide récolté sur les insectes environnants, avaient vaincu la coloration marron qui souillait l'entrejambe du froc. Pendant ce temps, l'artilleur avait fait quelques escapades dans les collines pour chasser quelques animaux afin de prélever les composants nécessaires à la fabrication de balles perforantes; malheureusement la région était assez pauvre pour tout ce qui était munitions explosives, et il devrait se contenter de ça jusqu'au prochain village.

Satine, après avoir obtenu une ristourne chez le forgeron grâce à sa... persuasion naturelle, s'était équipée d'une lance Perceflamme. La particularité de cette lance était de disposer de trous près de la pointe qui laissaient s'échapper des flammes lors d'un impact. Sur le manche, un mécanisme permettait de déclencher l'embrasement du combustible contenu dans une fiole. Le nombre d'utilisations étant limitées et le combustible étant un composant rare (liquide pyrotechnique de Wyvern), l'emploi modéré de cette fonction serait de rigueur. Le bouclier de la lancière fut également renforcé par des plaques de Rathian, le rendant ainsi plus résistant aux flammes et aux attaques directes.

Quant à Gilles, il profita de l'arrivée de nouveaux composants pour personnaliser l'arme qu'il avait commandé. Devant les nouvelles idées du chevalier, le forgeron se gratta la tête de son énorme main calleuse, puis se caressa le menton en levant les yeux aux ciel. Il semblait ainsi réfléchir à une solution. Les demandes de son client étaient très particulières, mais il ne pouvait rien lui refuser, de un parce qu'il était sympa, de deux parce qu'il avait sauvé le village et de trois, parce qu'il entendait déjà les sous tinter dans sa bourse. L'idée était intéressante, et pouvait peut-être lui faire de la publicité... ça valait la peine de tenter le coup, mais il faudrait quelques jours de travail.

Gilles quitta la forge pour faire une visite de courtoisie à Brakmar. Celui-ci n'avait pas bougé de son lit depuis le début de la semaine, et malgré les efforts du shaman, il n'allait pas mieux. Le chef ne pouvait plus bouger ses jambes, et des douleurs abominables lui déchiraient le dos. Lors du choc infligé par la Rathian, sa colonne vertébrale s'était pliée dans le mauvais sens, déchirant certains muscles et bougeant des vertèbres; la moelle épinière semblait touchée, et rien ne semblait soulager le chef. Pire : Brakmar ne pouvait plus assurer son rôle de réconfort de veuves, ce qui était très embarrassant.

Joséphine observait le chef respirer difficilement. Depuis la mort de son mari, Brakmar l'avait pris maintes fois consolée et usé son sommier pour évanouir son chagrin dans du réconfort, certes terre à terre, mais bougrement plaisant. Il était donc naturel que celle-ci fasse preuve de compassion envers le chef, d'autant qu'elle comptait remettre le couvert une fois qu'il serait rétabli.
Cela faisait une bonne heure qu'elle lui tenait la main, fredonnant un air apaisé pour tenter d'assoupir le blessé. Celui-ci semblait enfin se calmer, sa respiration se faisait plus calme et régulière. Bientôt, ses paupières se fermèrent doucement, et Brakmar se laissa emporter dans les bras de Morphée. Délicatement, Joséphine retira sa main et se leva sur la pointe des pieds pour ne faire aucun bruit. Elle se dirigea lentement vers la porte... qui s'ouvrit brutalement, lui fracturant le nez et projetant deux de ses incisives à travers la pièce. "Mes respects, valeureux chef!" lança Gilles d'une voix forte, tout en entrant dans la chambre. Le fracas de la porte avait fait bondir Brakmar sur son lit; il écarquillait les yeux, cherchant à reprendre ses esprits. Gilles jeta un coup d'oeil à la dame qui gisait sur le sol : "ah bin forcément, quand on essaye d'écouter aux portes, voilà ce qui arrive! Allez, dehors maintenant gente dame, et tâchez de ne pas recommencer." Gilles attrapa la maîtresse par le bras, et la conduisit manu-militari à l'extérieur de la maison. "Vous feriez mieux d'aller voir le guérisseur, j'ai l'impression que vos ratiches croisent le fer" lui glissa-t-il, appuyant ses propos d'un clin d'oeil malicieux. Le chevalier retourna dans la chambre, et claqua violemment la porte derrière lui, occasionnant chez Brakmar une nouvelle crispation...
" -dis donc gamin, tu peux pas frapper avant d'entrer? lança le chef, courroucé et grimaçant de douleur.
- J'ai frappé, mais à la porte de la maison. J'allais pas taper à toutes les portes quand même, hein!
- Bordel de diou, mais en plus c'est que tu réponds, insolent. Si je pouvais me lever, je te mettrais la tête entre les deux oreilles, ça te ferais du bien!
- roh, ça va, chef, je vous prie de m'excuser,
fit Gilles, boudeur.
- Bon, n'en parlons plus, et passe-moi la potion sur l'étagère", répondit Brakmar, en désignant un flacon contenant un liquide rosâtre.
Gilles se retourna et attrapa la petite fiole. Il eut un temps d'arrêt, puis sortit son mouchoir de sa poche et commença à briquer le récipient.
"- mais qu'est-ce que tu fous?, demanda Brakmar.
- Y'a une tache, répondit sèchement Gilles.
- je m'en tape, donne-moi ça, je recommence à jongler.
- J'ai dit : y'a une tache. Et ça m'énerve, mgnmgnmgn.
- Mais je m'en tamponne qu'il soit aussi cradingue que les culottes à l'autre artilleur, donne-moi ça, entre sucer du verre dégueu et sentir ces pointes affreuses qui me transpercent le dos, j'ai fait mon choix!
- MAIS Y'A UNE TAAAACHE GNIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!
cria Gilles, en frictionnant violemment le flacon.
- DONNE-MOI CA!
- Y'A UNE TACHE Y'A UNE TACHE Y'A UNE TACHE GNIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!"

Après avoir invectivé Gilles pendant 5 minutes, Brakmar obtint enfin sa dose de calmants; la tache était enfin partie. Brakmar avala d'un trait le contenu, et poussa un soupir de soulagement.
"Et sinon, chef, vous avez mal à votre dos depuis l'autre jour?"
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Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette Empty Re: Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette

Message par cguignol Jeu 28 Oct 2010 - 9:51

Chapitre 5 : Chef est au lit, et c'est pas beau à voir (deuxième partie)

Avant même Brakmar ait pu ouvrir la bouche pour exprimer clairement que s'il grimaçait et qu'il prenait des flacons de produits bizarres tout en gémissant de douleur, ce n'était pas parce que le drap lui rentrait dans les fesses mais bien parce que la Rathian lui avait bouzillé le dos, le shaman déboula dans la pièce.
Avant même d'avoir pu ouvrir la bouche pour expliquer les raisons de sa présence et que ça ne sentait pas bon pour le chef, Satine entra dans la pièce.
Avant même que Satine exprime les raisons de sa présence (à savoir une visite de courtoisie) qu'elle fut interrompue par l'entrée de Porticus.
Avant même que quiconque ait pu prononcer un mot afin de rompre ce débarquement de personnages et d'entamer un semblant de conversation, un bruit de verre brisé fit sursauter Brakmar, qui allait demander ce que c'était que ce bordel, lequel s'écria de sa voix rauque : "Mais c'est quoi ce bordel!"
Avant même que le Shaman ait pu en placer une, Gilles lui marcha malencontreusement sur le pied alors qu'il se dirigeait vers les morceaux de verre qui jonchaient le sol : il venait de briser 3 fioles en se retournant.
Avant même que le chevalier se confonde en excuses, Porticus s'esclaffa, et prit en pleine poire un bibelot lancé par le chef. Celui-ci était rouge, les yeux grands ouverts, et semblait prêt à exploser de rage.
"- Ca commence à bien faire à la fin, fermez vous clapets ou je vous dégomme la patate à coups de marrons! Bon, tu veux quoi, toi le docteur! Et vous autres, vous gardez vos mouilles bien hermétiques ou vous décarrez fissa, compris?!
- Oui, firent en choeur les trois chasseurs, se regroupant silencieusement dans un coin de la pièce.
- Bien. Bon, à nous deux, que me vaut le déplaisir de te voir, soigneur?
- Hé bien, chef, j'ai bien étudié tes blessures et consulté mes ouvrages. Donc j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t'annoncer.
- Commence par la bonne...
- La bonne nouvelle, c'est que tes blessures sont guérissables. Tu vas pouvoir être remis sur pied, rien n'est irréversible.
- Et la mauvaise nouvelle? Je sens venir la surprise, alors ne me fais pas languir.
- La mauvaise nouvelle, c'est que je ne peux pas te soigner.
"

Un silence assourdissant s'installa l'espace de quelques secondes, rapidement balayé par une gifle bruyante du Turgescent sur le visage du Shaman.
"- Vas-y, répète.
- Et bien, comme je te l'ai dit, tu peux être soigné, mais je ne peux pas.
"
La main ouverte du chef s'abattit à nouveau avec violence sur le visage rougit du soigneur, qui semblait chercher ses mots.
"- Vas-y, n'aies pas peur, réexplique.
- Je ne peux pas te soigner...
"
La gifle fut plus bruyante, et l'homme médecine vacilla sur ses jambes. Il porta sa main à sa joue endolorie, et fit un pas en arrière pour se mettre hors de portée.
"- Bon. Réexplique-moi tout ça.
- Heuu... comme... comme je te l'ai d-dit, je ne peux pas te soi-soigner, je n'ai ni les compétences ni le mat-matériel pour ça,
bredouilla le Shaman.
- ... bien, fit sèchement le chef.
- D-donc voilà, c'est ba-ballot hein, mais bon, voilà, c-c'est co-comme ça.
- d'accord,
lâcha calmement Brakmar. Peux-tu vérifier cette coupure que j'ai ici? demanda-t-il au Shaman en lui désignant son flanc gauche.
- Heuu, oui, mais je ne vois rien là, fit-il en plissant les yeux, la tête penchée en avant.
La dernière gifle envoya valser le Shaman à travers la pièce... ou plutôt à travers la fenêtre. Des flots d'insanités jaillissaient de la bouche de Brakmar, qui maudissait l'incompétence de ce soigneur payé trop cher pour ce qu'il faisait, et ses hurlements ne tardèrent pas à ameuter tout le village. Le chef se mit à jeter par la fenêtre tout objet qui lui passait sous la main, tout en invectivant continuellement le guérisseur. Porticus tenta d'apaiser le courroux du chef, mais celui-ci le saisit au col et le fit également passer par la fenêtre. il était temps pour Satine et Gilles de sortir avant que le chef ne les confonde avec des projectiles.

Quelques minutes plus tard et après avoir aidé le guérisseur et Porticus à se relever, le groupe de chasseurs se mit à questionner l'individu qui était à l'origine de la colère du Turgescent. Ce fut l'artilleur qui ouvrit les hostilités :
"- J'aurais du me douter qu'un plouc de campagne ne pouvait pas soigner correctement ses patients. On a vu le résultat avec cette histoire de sang d'Aptonoth!
- Non, mais je vous jure, se défendit le Shaman, pour soigner les maux du chef il faut remettre le squelette en place, et ça il faut avoir suivi la formation des Hommes Souples.
- Hein? Mais les Shamans ne sont-ils pas censés échanger leurs connaissances?
- L'étroitesse de l'esprit humain ne permet pas à tous de maîtriser toutes les subtilités de notre art. J'ai, il y a bien longtemps, rencontré un Homme Souple, mais les connaissances étaient tellement pointues et nombreuses que je n'ai pu acquérir cette maîtrise.
- Ouais, t'as rien dans le beignet et en plus tu fais payer les gens pour tes tours à 3 sous. Je pense que Brakmar ne t'as pas collé assez de baffes pour te remettre les idées en place...
fit Satine, d'un sourire sadique.
- Non mais attendez, y'a ptet une solution...
- Ah bin c'est une bonne idée ça, on pourrait lui taper sur la tête jusqu'à ce qu'il soit capable de se rappeler de ce que l'Homme Souple lui avait appris,
rajouta Porticus, en faisant craquer ses doigts.
- Non... non mais c'est bon, fit le Shaman, en jetant un regard inquiet vers Gilles qui observait la scène avec étonnement, j'ai ptet une solution, et ça pourrait vous intéresser.
- Et ça, ça t'intéresse!
fit Porticus en écrasant son poing sur le nez du Shaman. Ca c'était pour le sang d'Aptonoth!
Satine envoya son pied dans les valseuses de Porticus.
- Idiot! Je plaisantais, et toi, tu prends tout au premier degré!
- mgnnnnniiiii,
fit Porticus, plié en deux.
- Bon, à nous deux maintenant, c'est pas que ça nous intéresse vos affaires avec le chef en fait, tout ce qu'on veut c'est notre paye, fit Satine. Tant que le chef est dans cet état, il ne va pas nous débloquer notre oseille, et nous on veut palper un peu. Autant te dire que ta solution a intérêt à être satisfaisante... rajouta-t-elle, reprenant son sourire sadique.
- Tout à fait, tout à fait, répéta le Shaman en se frottant nerveusement les mains et entrevoyant une porte de sortie. Bon, alors le plan, si le chef est bien évidemment d'accord, ce serait de monter le chef dans une caravane et de l'escorter jusqu'à la ville de Bitrilili.
- Attends un peu...
fit Porticus en se relevant. Aller à Bitrilili implique de traverser le Grand Désert, c'est bien ça?
- Tout à fait,
acquiesça le guérisseur. C'est pour cette raison qu'une protection de 3 chasseurs ayant fait leurs preuves sera la bienvenue.
- Intéressant
, fit Satine, en sortant un rouleau de sa ceinture. Si je m'en réfère à la grille tarifaire de la Guilde des Chasseurs que j'ai toujours en poche, ça nous donnerait... 12 000 par tête, plus les frais. Un prix plus qu'honnête.
- Moi ça me va aussi, d'autant qu'un soin de qualité serait bienvenu après un séjour ici,
siffla l'artilleur, en regardant le Shaman d'un air menaçant, qui rentrait la tête dans les épaules.
- Gilles...? demanda Satine, en se tournant vers le chevalier qui ne disait rien depuis tout à l'heure.
- Une escorte... un désert... murmurait Gilles.
- Gilles?
- désert... escorte...
- Ho, Gilles!!!
fit Porticus, en donnant une tape sur l'épaule métallique de Bras d'Airain.
- Hein? ah, heu... oui, heu, je vais voir. Il faut que le chef donne son aval, et je disposerai en conséquence. Et puis je ne pars pas sans ma nouvelle arme.

Satine et Porticus fixèrent le chevalier de Tourette, se demandant ce qu'il pouvait lui passer par la tête. Jamais ils ne l'avaient vu aussi pensif jusqu'à présent... Dans tous les cas ils auraient besoin de sa participation.
-Bien, alors marché conclu! dit Satine, en donnant une puissante bourrade dans le dos du Shaman, manquant de le faire basculer cul par-dessus tête. Bon, bien évidemment on te laisse gérer les détails avec Brakmar vu que t'as eu cette idée.
- Heuu oui mais....
- Attends, tu nous vois quand même pas aller quémander au chef une mission nous-même, et justifier à ta place les soins qu'il faut prodiguer?
lança l'artilleur, sur un ton de défi.
- Allez-y, de toutes façons vous avez le temps, y'a ma nouvelle rapière qui est en cours de finition à la forge, y'en a encore pour au moins une poignée de jours, ajouta Gilles.
- Ouais, et pendant ce temps-là, nous on va se rincer la dalle! Dix pièces que Porticus tombe raide avant sa sixième bière!
- Tenu!
répondit Gilles.
- Hé ho, arrêtez enfin... pleurnicha Porticus.

La troupe se dirigea vers l'auberge de Pougnar, tandis que les jambes du Shaman se remettaient à trembler.
cguignol
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Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette Empty Re: Les incroyables aventures de Gilles bras d'airain, Chevalier de Tourette

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