Monstres en parallèle

par **Ceanataur** Ven 1 Oct 2010 - 16:48

Giadrome

Rencontre avec une future légende

Un vent frais soufflait lentement sur les bords du lac. Le bruit de l’eau était d’un calme effroyablement reposant. Je préférai ne pas trop m’y aventurer, de peur de tomber sur quelque chose d’inattendu.

Cela faisait quelques jours que mon groupe et moi cherchions de quoi nous remettre l’estomac en place. La faim commençait à devenir insupportable et les seuls créatures que nous avions croisées n’étaient pas assez consistantes pour nourrir toute la meute. Enfin, l’appel de plusieurs de nos collègues ayant trouvé à manger réveilla mon instinct de chasseur. Pendant un moment, l’esprit de groupe n’existait plus, chacun partit aussi vite que possible afin de pouvoir dévorer le plus de viande possible. Nous arrivions finalement à destination.

Une famille de Popo appétissante se débattait sous l’attaque de mes sujets. Après voir donné l’ordre au groupe qui me suivait de s’en prendre à sont tour aux herbivores, quelque chose attira mon attention. En effet, un petit homme emmitouflé dans de la peau d’animal nous fixait, il semblait terrorisé à première vue, puis il chargea en ma direction.
J’ai rapidement rappelé mes serviteurs afin d’abattre au plus vite ce gêne. Seulement le combat ne se déroula pas comme je l’espérais.
Le petit homme avait sortit de son fourreau une petite épée et tenait en sa main gauche un bouclier. C’était un chasseur. La plus grande méfiance devait alors être envisagée car même si il n’était pas plus grand que la plupart de mes valets, un chasseur reste quelque chose d’extrêmement dangereux.
Je pus d’ailleurs le constater lorsque mon premiers serviteur reçu un violent coup d’épée avant de s’étaler au sol, mort sur le coup. Ce qui déclencha la furie de mes autres laquais. Malheureusement pour eux, le même sort leur était destiné. De toute façon comme je le dis si souvent, nous ne sommes jamais mieux servi que par soit même. Je me lançai ainsi à l’assaut du chasseur.

Ce dernier voulut me donner un coup d’épée que j’esquivai tellement facilement qu’il me serait impossible de me le pardonner si je me faisais toucher. Mais mieux vaut ne pas prendre de risques, je chargeai l’homme et lui arracha son arme, le percutant de plein fouet. Celui-ci vola à plusieurs mètres de moi et retomba sur le dos. Le dernier de mes serviteurs lui sauta dessus, mais si lentement que le chasseur eut le temps de se protéger avec son bouclier. Si je gagne cette bataille, ce valet sera de l’histoire ancienne, je le promets. Mais encore faut-il la gagner.
Quand je me concentrai à nouveau sur le combat entre le chasseur et mon sujet, la mort de ce dernier ne m’apparut en rien une surprise. Vivement que je trouve une nouvelle meute, plus résistante cette fois-ci.

Je m’étais trouvé un rocher où je pouvais regarder de haut le pauvre petit chasseur près de moi. Mais avant que je ne lui saute dessus pour en finir avec lui, ce dernier se retourna à une vitesse folle et m’envoya un coup d’épée vers ma tête. Je me baissai rapidement et eut ma crête tranchée. Cette crête représentait pour moi toute une vie de travail, je n’allais pas laisser ce petit insolent se vanter de l’avoir cassé. Je lui envoyai donc un violent coup de griffes qui l’éventra de douleur. L’homme était au sol, je m’approchais de lui, confiant. Mais au dernier moment, le chasseur balança dans un ample mouvement de bras sa lame sur ma patte gauche. La douleur était insupportable et n’ayant plus d’appui, je m’effondrai sur le sol, dans un cri strident. Enfin, par une force inexpliquée, le chasseur se releva et se rapprocha de moi, arme en main. Mon sang coulait de son épée et, dégouté de ce destin, je fermai les yeux. Une sombre destinée m’attendait dans une autre vie.

par **Ceanataur** Ven 1 Oct 2010 - 16:50

Yian Kut-ku

Enfermé pour mourir afin qu’un autre puisse vivre

Cela faisait longtemps que je n’avais pas revu le ciel bleu lors du beau temps et gris lors du mauvais. Cela faisait longtemps que j’attendais, enfermé dans une sorte de cage, et trouvais le temps long. Cela faisait longtemps que je n’avais pas mangé le moindre petit bout de viande.
Enfin, la lumière apparut.

Mes yeux étaient éblouis par cette lueur de vie que j’avais oubliée depuis bien longtemps. Je reçus quelques coups par derrière qui m’obligèrent à sortir de là où j’étais. Une fois à l’extérieur, je redécouvris le monde.

Des nuages de formes étranges et variées erraient dans le beau ciel bleuté. Le vent sifflait dans mes oreilles qui n’avaient plus rien entendues depuis la dernière fois où je reçus à manger. Je me sentis revivre et ne pus m’empêcher de pousser un cri de joie et de plaisir. J’étais de nouveau heureux.

Enfin, quelques temps après cette nature à nouveau retrouvée, quelqu’un vint me déranger.
En effet, un petit homme se tenait sous le rebord de pierre où je me trouvais. Il était entré par une sorte de caverne et portait des vêtements épais, sûrement en cuir et métal léger. Cependant ce n’était pas ses accoutrements qui me préoccupaient mais ce qu’il tenait en ses mains. Un immense objet métallique pointu et sans aucun doute tranchant était levé et serré par ses minuscules mains tremblantes. Je ne pouvais pas risquer que cette larve me fasse du mal. Je sautai alors vers lui et lui administrai un violent coup de queue dans le dos, le pauvre ne m’avait pas vu.

Cela faisait quelques temps qu’il gisait au sol, était-il mort ? Non, car il se relevait enfin, et me fixait de façon bizarre. Je commençai à recracher de la fumée noire produite par mon estomac et un mélange avec du fluide et autre substance pour intimider l’étrange personnage, mais celui-ci ne semblait pas réagir pour autant. Il se décida enfin à charger en ma direction.

Arme levée, il courait de plus en plus vite. Ne voulant pas prendre trop de risques, je me décidai à m’envoler, juste à temps avant qu’il ne frappe dans le dernier endroit où je me trouvais auparavant.
Soudain, il fouilla sa ceinture et en sortit un coutelas qu’il lança sur moi. Mon aile fut transpercée et le vent pouvait désormais passer tranquillement à travers. Je me résolus à me poser rapidement, de peur de m’écraser.

Je me tournai vers l’humain et le chargeai afin de lui faire comprendre qui était le chef ici. Ce petit malin ne trouva rien de mieux à faire qu’à me rouler entre les pattes, dû à ma taille et la sienne. Il leva son arme, prête à frapper, je pris une distance raisonnable et attendit le bon moment.
Enfin, je lui crachai une boule de feu et de détritus en plein dans sa direction. Il réussit à survivre à cette attaque à ma grande surprise en se protégeant derrière son épée, qui fondait sous la chaleur provoquée par le feu et sa consistance.
Le chasseur semblait énervé et poussa un cri qui me surprit avant de charger à nouveau vers moi, l’arme toujours levée, prête à frapper. Je décidai à charger aussi, afin de lui montrer les bonnes manières pour s’adresser à quelqu’un.
Au début je ne compris pas ce qu’il m’arrivait avant de tomber violemment au sol. Il avait tranché ma patte de façon incroyablement rapide et puissante. Je regardai une dernière fois le ciel bleu et m’éblouit volontairement en regardant le Soleil directement, profitant de ce dernier moment sur cette terre, pensant à ce que j’avais fait et ce que j’aurai pu faire. Toute ma vie repassa dans ma tête, ma naissance, ma famille, mes enfants, ma capture, jusqu’à ce que mon assassin vienne cacher la lumière. Je pouvais au moins le remercier de ne pas m’avoir trop fait souffrir. Puis le choc arriva.

par **Ceanataur** Jeu 17 Fév 2011 - 18:46

Yian Kut-ku Bleu

Une histoire de destin

Il faisait beau, le ciel était épuré de toute forme blanche ou noire. Seul le Soleil surplombait le monde que je survolais, à la recherche de nourriture. Le peu d’animaux que j’avais pu croiser n’avait pas été suffisant à remplir pleinement mon estomac, à me vider de toute ma faim. Il me restait toujours cette petite envie d’en dévorer plus, de se délecter sans fin de ce qu’une pauvre petite créature avait à m’offrir. Malheureusement, malgré le temps de rêve, il n’y avait presqu’aucun animal de sortie. Je ne pouvais que me résigner à chercher autre part que dans ces plaines où seuls les cailloux broutaient l’herbe verte. Peut être allais-je avoir plus de chance en allant dans la forêt.

Non, c’était toujours la même chose, mais cette fois-ci ce n’était pas la monotonie du paysage que j’apercevais en parcourant mon terrain de chasse, mais une perturbante variété des choses. Chaque arbre était différent de son voisin, si ce n’est trop ; de même pour les buissons, et les rochers eux-aussi. Il était vrai que j’avais beaucoup de chance de posséder cette terre, mais cela n’était pas arrivé tout seul. Même si l’on peut naître différent des autres, il faut tout de même le devenir pour s’en différencier. Qui aurait pu croire que je rejetterais l’offre de ce fameux chef que l’on surnommait Garuga pour vivre seul ma vie et ne pas dépendre de lui ? Certes cela m’avait valut quelques égratignures, mais il ne s’en était pas sorti indemne non plus. Je sentis enfin de la viande fraîchement préparée. J’accélérai la cadence du battement de mes ailes.

Deux Bulfangos morts, curieux, mais c’était tellement attirant, je ne pouvais pas rater une pareille situation. J’atterris enfin, mais une étrange créature semblait déjà avoir pris position près de mon repas. Je ne pouvais pas la laisser manger à ma place, autant en finir tout de suite avec ce problème. Après avoir crié, je lui fonçai dessus et l’éjectai en direction d’un rocher. Manqué, je n’eu pas frappé assez fort, où bien c’était peut être sa carapace qui avait amorti le choc. J’en restais tout de même perplexe, tout en avançant vers lui. La créature semblait terrorisée à ma seule vue, j’avais l’avantage de la taille et la force, ainsi que de l’expérience. Les écorchures que je portais sur mon bec étaient certes de beaux trophées et blessures de guerre, mais commençaient petit à petit à me faire ressentir mon vieil âge, même s’il restait plutôt jeune comparé à celui de Garuga. Enfin je remarquai que le petit animal me fixait de façon bien déterminée à me faire perdre. Que lui était-il arrivé ? Il ne semblait plus ressentir la moindre peur, il était temps que je règle ça rapidement. Soudain, il courut dans ma direction et fit une roulade sous mes pattes afin d’atteindre un morceau de métal situé derrière moi. Je ne comprenais pas pourquoi il avait fait tant d’effort pour ramasser cet objet. Puis je me souvins de l’apprentissage de Garuga, qui racontait qu’une autre espèce existait sur nos terres, une espèce tout aussi puissante que nous : les chasseurs. Peut être aurais-je du le croire, mais de toute façon, si cette créature était réellement un chasseur, elle m’aurait déjà suffisamment blessée pour que je m’en aille. Ou bien alors il lui fallait cet objet rond pour chasser, comme nous il nous fallait notre bec et nos ailes pour attraper notre nourriture. A peine eu-je le temps de comprendre que je pus esquiver d’un battement d’aile le coup de l’arme. Mais le chasseur prit à nouveau appui sur le sol et s’élança une nouvelle fois sur moi, tournoyant dans les airs tel le roi des cieux. D’abord je ressentis comme une piqure d’insecte me rentrant dans le bec, puis le choc arriva et brisa mon magnifique bec. Je m’effondrai, ne ressentant plus aucune douleur, prenant juste le temps de fermer les yeux.

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